Renaissance

Courtisane

Au XVIème siècle les courtisanes sont plus de 11 000 à Venise ! Parmi elles ont distingue la simple prostituée (la curtigiana de lune), de la véritable courtisane (la curtigiana onesta). Cette dernière ne s’offre pas à n’importe qui pour de l’argent, mais attire à elle une véritable cour de soupirants, qui lui assurent un train de vie luxueux.

Véritable geisha occidentale, la courtisane et une artiste, une dame de compagnie qui cultive le raffinement et pratique des prestations d’accompagnement et de divertissement, pour une clientèle très aisée.

La plus célèbre courtisane de Venise est Veronica Franco. Issue d’une famille bourgeoise elle délaissa rapidement son mariage sans amour pour se lancer dans une carrière de courtisane.

Elle apprend à user du pouvoir que lui donne sa beauté et cultive son intelligence afin de prendre sa vie en main. Elle se crée un espace de liberté et accède à des disciplines, à l’époque réservés aux hommes, telles que les sciences ou la politique.

Elle côtoie évidemment le monde artistique et elle pose, entre autres, pour Le Tintoret. Veronica Franco demeure aujourd’hui connue comme l’une des grandes poétesses de la Renaissance.

La beauté féminine est donnée par le ciel

Pour que sur terre, soit heureux

Tout homme qui en goûte la douceur.

Veronica Franco

Arlequin

Arlequin, bouffon, fou, joker : tous ces personnages utilisent leur costume pour se permettre de dire ou de faire ce que personne n’ose tenter.

Au moyen-âge le bouffon, ou fou, revêt un costume bicolor agrémenté d’une grande collerette dentelée, d’un chapeau orné de grandes oreilles à grelots et de souliers à pointes. Le fou diverti, il amuse les seigneurs qui se délectent de sa mise et de son insolence.

Au XVIème siècle, le costume d’Arlequin, composé de triangles rapiécés, représente à la fois sa pauvreté et ses multiples facettes. Dans la commedia dell’arte, Arlequin est le valet comique, il amuse le spectateur par ses ruses. Sa maladresse et son apparence lui donne l’allure d’une marionnette alors que c’est bien lui qui tire les ficelles en enchainant ses fourberies. 

Ce personnage brise les conventions de la société comme la logique du jeu. Il est l’arcane sans chiffre, le perturbateur qui vient transgresser l’ordre établi. Il est cependant toléré et même apprécié grâce à son costume qui dissimule son intelligence retorse derrière un masque de bouffonnerie.

Clair-Obscur

Au XVIème siècle on voit apparaître chez Le Caravage une véritable préoccupation sur la lumière et son jeu dans la nuit. M’inspirant des toiles du maître et particulièrement de sa Judith au visage blème et d’une Madeleine pénitente qui inspirera, un siècle plus tard, le travail de Georges de La Tour.

Vanitas vanitatum, et omnia vanitas

La composition de la photographie reprend la tradition du memento mori : “souviens-toi que tu vas mourir”. La mort est omniprésente dans la vanité, ce sous-genre de la peinture, très en vogue tout au long du XVIIème siècle en Europe et particulièrement en Flandres et en France. Chaque accessoire symbolise une partie du vide de l’existence terrestre. Il y a d’abord ce crâne au premier plan, rappel immuable de la mort. Viens ensuite la chandelle, point de mire de la composition et annonce d’une nuit sans fin. Elle est disposée dans une coquille qui évoque quant à elle la tombe des défunts, tandis qu’un sablier annonce la fin. On pense avoir fait le tour des sinistres présages mais non ! Le plus évident est pourtant bien ce personnage, une jeune femme couverte de perles et d’étoffes précieuses, une vision de jeunesse destinée à se flétrir, car seul l’art survis au temps.

Chambord