Opérapiécé Opus 2

Opérapiécé Opus 2

Un spectacle d’Aurore Bouston et Marion Lépine mis en scène par William Mesguich, avec Vincent Carenzi à l’accordéon, Louis Dunoyer à l’arrangement musical, Éva Tesiorowski à la chorégraphie et blackbaroque aux costumes.

Une Opéralchimie des souvenirs

Dans ce second opus, nous quittons l’univers de contes de fées du premier Opérapiécé, pour rejoindre la réalité. Chaque tableau nous fait voyager à travers l’histoire de la mode, du début du XXème siècle à nos jours.

Nous débutons le spectacle avec des tenues de concert, dont les silhouettes d’amazones nous transportent directement en 1900. C’est l’image d’un passé idéalisé avec ces longues robes sophistiquées, dont nous ne garderons bientôt que des photographies.

La réalité présente nous rattrape et les images du passé sont enfouies sous des piles de notes, post-it et autres pense-bêtes, qui grignotent les silhouettes. Papier et tissu se mélangent pour créer des « robes-bureaux », qui font la part belle à l’upcycling. Ce mouvement, qui a débuté au début des années 90, vise à créer une mode « éco-responssable ». Déjà dans le 1er Opérapiécé il y avait cette volonté de « rapiécer ». Dans ce second spectacle c’est encore plus important d’utiliser des matériaux qui ont déjà vécus, car ils véhiculent une mémoire à part entière.

Et comme la mode est un éternel recommencement, c’est l’occasion de ressortir ses vêtements « démodés », pour arborer le look « vintage » d’une pop star des années 80 ! Pour chaque nouvelle chanson, un nouveau look. Cette profusion, typique de la société de consommation, nous fait traverser un demi-siècle de styles.

On ne s’en souviendra pas, mais nous y étions, la preuve sur les réseaux ! Les « robes-bureaux » sont devenues des tenues de cyborg toutes options, sortes d’armures mécaniques couvertes de plastique. Mais l’électronique ne suffit pas à pallier aux dégâts du temps et bientôt l’écran noir se grise et se délite.

Si ce sont d’abord les jeux de matières qui ont prédominées les premiers costumes, dans la dernière partie du spectacle, Opéramnésie, ce sont les couleurs qui vont illustrer l’effacement progressif de la mémoire, jusqu’à la page blanche.