1er Empire & Regency

Hussard
Apparus au XVe siècle en Hongrie, les hussards sont, à la base, un corps de cavalerie légère capables de se mouvoir rapidement et de frapper l’ennemi efficacement. Ce commando d’élite, constitué de 20 cavaliers, inspira les armées de toute l’Europe et l’uniforme des hussards connut une véritable vogue durant tout le XVIIIème et le XIXème siècle. Il faut dire qu’avec ses couleurs chatoyantes, ses arabesques de soutache dorée, ses rangées de brandebourgs et de boutons étincelants, l’uniforme du hussard et pour le moins époustouflant. Le théâtre, la mode masculine ET féminine ainsi que plus tard le cirque, s’empare du somptueux uniforme hongrois et lui emprunte à loisir ses décorations, sa coupe ou ses couleurs, comme c’est le cas ici.
1er prix du costume féminin, remporté à Rueil Malmaison, lors du Jubilé Impérial 2022 avec ce personnage inspiré de Natacha Rostov, l’héroïne de Guerre & Paix.

Un petit air des Chroniques de Bridgerton avec cet habillage qui nous présente différent éléments du costume empire : le corset, les bas, la robe et son manteau, ainsi qu’un soin tout particulier apporté à une coiffure inspirée de l’Antique.

Regency

La mode du début du XIXème siècle, est à l’image des jardins anglais, sauvage et bucolique, à l’opposé du somptueux et rigide Ier Empire français. Des pétales de fleurs parsèment ainsi cette robe de jour, que l’on imagine aisément portée par une héroïne de Jane Austen traversant la campagne. Un capot de paille, chapeau typique de cette époque, ajoute au style champêtre de cette tenue.
Imaginez une créatrice de mode du début du XIXème siècle, fraîchement revenue d’un séjour en Provence. Elle aurait été séduite par la légèreté des indiennes marseillaises, aux motifs bucoliques et aux couleurs chatoyantes.
Ce tissu si caractéristique, qui compose la “jupe” de cette tenue, se développe à partir du milieu du XVIIIème siècle. Les marseillais ont mis au point des techniques d’impressions pour créer des tissus français, inspirés des Indiennes importées d’Orient.
Ce sont d’abord les cartiers (fabricants de cartes à jouer utilisant des tampons pour l’impression des motifs) puis les graveurs sur bois (chargés de réaliser ces mêmes tampons) qui réalisent les motifs qui sont ensuites imprimés sur du coton blanc.
Mais ces artisans ignorent encore comment préparer la matière, appliquer les couleurs et le fixatif, comme le font les indiens depuis des siècles. C’est grâce au soutien de la communauté arménienne (détentrice des secrets de fabrication des artisans indiens), que naissent enfin les Indiennes de Marseille, aux couleurs vibrantes.
Noël au temps de Charles Dickens”
Cette tenue, inspiré des années 1830, fait le lien entre la mode 1er et 2nd empire. C’est un entre-deux, comme l’a été la Monarchie de Juillet.
Le tartan aux lignes vertes, bleues et noires est appelé Black Watch et fait référence à la “garde noire” écossaise. Les membres de la Black Watch ont été les seuls autorisés à porter un tartan suite au soulèvement Jacobites et à l’édit du Dress Act en 1746 (les fans d’Outlander sauront de quoi je parle).
Si les couleurs de ce tartan étaient originellement celles du clan Campbell, elles ont finalement été standardisées et peuvent aujourd’hui être portées par n’importe qui.
Le quadrillage du tartan est utilisé pour créer un motif en smocks canadien. Cette technique, datant du XVIIIème siècle, permet de donner du relief au tissu en le reliant sur certains points. Les quatre angles d’un carré sont reliés pour créer une fleur dont une perle formera le cœur.
Cette technique crée un motif aussi beau à l’endroit qu’à l’envers et donne de la sophistication aux tissus les plus simples.
Je passe ensuite à la création de la coiffure, pas de rajouts, comme dans les habituelles coiffures dites “à la girafe”, seulement de long cheveux naturels et des dizaines de pinces à chignons.
La période 1830 regorge de fantaisie dans la coiffure donc nous avons toute la liberté de créer quelque chose qui soit en adéquation avec la mode de l’époque, le thème de Noël et la forme du visage.